lundi 30 septembre 2013

Pays de Galle, premier jour !

 
 
 Dès les premières marches de la plate-forme d'embarquement, les larmes commencent à me monter aux yeux. Je n'ai pas eu le temps de dire au revoir à tous mes amis, et je ressens déjà un grand vide à l'idée de ne les revoir que dans un an. Ma famille me manque aussi. La peur s'installe doucement en moi, monte tel un serpent, sinueuse, et je laisse le stress m'envahir. J'appelle une dernière fois ma mère et ma sœur pour leur dire que je les aime et que je pense fort à elles. C'est une chose que j'ai toujours fait, m'assurer que ma famille va bien quand je ne me sens pas en sécurité. Je suppose que c'est une manière comme une autre de faire valoir mon instinct de protection envers les gens que je chéris, surtout depuis l'accident de ma sœur.

 Le train part, et j'observe les gens autour de moi : des anglais pour la plupart, un peu de touristes français et canadiens. Des hommes d'affaire surtout. Je ne me sens pas vraiment à ma place, mais m'occupe comme je peux. Les deux heures et demi passent en fin de compte assez vite, mais plus je prends l'eurostar, plus je trouve que le trajet sous le tunnel s'allonge. Un début de claustrophobie ? 

Nous arrivons avec dix minutes de retard sur l'heure prévue, au lieu des 20 à 50 annoncées en France. Je prends mon ticket de métro, je me dirige vers le quai, et l'aventure commence ! Je n'avais jamais pris le métro londonien auparavant. C'est assez étrange, je n'aurais jamais pensé que l'underground était l'équivalent du RER français. En tout cas, dans cette ligne, les gens sont calmes, et c'est très agréables. 

Arrivée à Paddington, je me dirige vers le quai avec quelques difficultés. La gare est immense et le quai du métro est à l'extrémité de la gare. Dès que je sors, j'aperçois un paysage tout à fait différent de Saint Pancras, où je suis arrivée, très industriel, « moderne » donc gris et moche mais espacé. J'ai à peine le temps de prendre mon ticket qu'il est déjà 11h45, il est temps de prendre mon train pour Cardiff Central. Le train de ligne Ouest s'apparente à un TER français, mais en plus délabré. On se plaint souvent de la qualité de service chez la SNCF, mais prenez un train anglais et vous verrez, vous relativiserez. Je me suis assise à côté d'une femme d'affaire de Newport qui m'explique gentiment que mon train arrivera à 13h45 à Cardiff. Je m'occupe, je commence Pokemon Noir 2. Les gens sont très bruyants dans le train. Malgré les annonces, ils n'hésitent pas à passer leurs coups de téléphone dans la rame et non dans les espaces entre les wagons. Cet épisode me rappelle Paris, étrangement.

 Je n'ai pas vraiment vu le trajet passer. J’emmagasine la fatigue depuis quelques semaines. Il faut dire qu'organiser un déménagement d'un an à l'étranger, tout ça en étant prévenue deux semaines avant le début de son contrat de travail, n'est pas une mince affaire. J'arrive à Cardiff à l'heure prévue, et me dépêche de trouver une machine à ticket pour payer mon trajet jusqu'à Pontypridd (prononcer Pontypriff), et un agent m'explique le trajet et me vend un ticket. Dans la gare, comme dans toutes les gares welsh, les instructions, les panneaux et autres insignes sont d'abord indiqués en gallois, puis en anglais. C'est un peu comme en Bretagne. 20Min après, donc 14h30, j'arrive à Pontypridd où je m'accorde un lunch tardif mais mérité. Des choux fleurs à la crème avec brocolis et salade à côté. Je fonds et mange tout en moins de dix minutes, alors que j'ai rendez-vous à 16h.

 J'en profite pour me reposer un peu avant de tenter de comprendre tout ce que me dira ma future propriétaire. Les gens à Pontypridd sont à deux extrêmes différents. D'un côté, il y a une population de personnes âgées assez impressionnante, de l'autre, il y a beaucoup de jeunes mamans. Je n'ai jamais vu autant de bébés en une journée que celle de jeudi dernier. Et quand ils ne sont pas avec leur mère, ils sont avec leur père. C'est à me rendre mal à l'aise. Les bâtiments sont assez étranges, entre le strasbourgeois et la maison bretonne colorée. Je n'arrive pas tellement à décrire l'architecture. Je ne pense pas être encore bien habituée. Il règne ici une atmosphère étrange.

 Christiana, ma colocataire allemande, m'a dit qu'il y avait une mine de charbon dans la ville auparavant, et que l'eau de la rivière Taff était noire avant qu'ils arrêtent de l'exploiter. Je compte me renseigner un peu plus quand je serai mieux installée. A 16h10, la responsable du département français vient me chercher à la gare pour me conduire à ma nouvelle maison. Elle est à 20min à pied du centre-ville, 5min en voiture quand il n'y a pas de bouchons. C'est une maison grise, un peu vieille mais qui possède un certain charme, meublée années 60. Une forte odeur de renfermé s'échappe de la moquette, des murs, des fauteuils, que j'essaie de faire partir depuis que je suis arrivée. Joy, ma proprio, me fait visiter le rez de chaussé avec deux chambre, et le premier. J'ai choisi la chambre en L, qui se trouve à l'autre bout de celle de Christiana. J'entends moins le bruit des voitures qu'au rez de chaussée, et c'est parfait. J'ai des draps, des couettes, des serviettes à volonté. Et le plus important : je peux m'installer tout de suite.

 Pour quelqu'un d'aussi anxieux que moi, qui ne savait pas où dormir le soir, c'est un soulagement. Je suis presque tentée de serrer tout le monde dans mes bras tellement je suis soulagée. On m'explique vite-fait comment fonctionne l'électricité, le gaz. Il s'agit de cartes qu'il faut aller recharger au bureau de poste (que je n'ai pas encore trouvé). C'est bon ! Je peux m'installer !! Je suis chez moi !!!

 Après avoir vidé mon sac à dos, Christiana m'accompagne au supermarché où je fais le plein de produits frais. J'ai décidé de me prendre en main, vu le résultat de mes dernières analyses. Je n'ai pas envie de finir diabétique. Epuisée, je rentre et m'endors vers 22h, heure anglaise, après une longue journée.

mercredi 17 avril 2013

Cloud Atlas, syntaxe générativiste, et Maître Yoda

Je sais, je promets d'écrire souvent, mais je ne le fais pas. 
J'ai tellement d'idées et de sujets à approfondir que je ne sais par où commencer. J'aimerais écrire sur l'adaptation de La Cartographie du ciel, de David Mitchell, en Cloud Atlas, des Wachowski.

Ce film nous a tellement ému, T. et moi, que nous n'en menions pas large en sortant du cinéma. Je me suis mise à lire le livre pour tenter de faire durer la magie du film, pour déceler les moindres détails d'adaptation, les erreurs, les amplifications, mais sachant que chaque chapitre fait une centaine de pages et que je suis en pleine période de rendu de dossier, c'est un peu compliqué. Sur les six vignettes décrites dans le film, il ne m'en reste que deux à lire.


J'aimerais parler de linguistique. Vous savez, cette approche complètement scientifique de la langue, des messages que nous utilisons chaque jour, à chaque instant, pour interagir avec notre interlocuteur. Oui, c'est ça. C'est le domaine que j'étudie cette année, à l'université, à la place de la traduction (ou en complément, comme je me l'étais dit avant de commencer l'année).




Ne faites jamais de linguistique. 

Ou du moins, ne faites jamais de syntaxe générativiste. Jamais.

C'est le meilleur moyen de vous dégoûter de l'étude la langue. Les énoncés sont parfois tellement irééls, surtout dans l'approche que j'étudie en linguistique française et romane, qu'il est pratiquement impossible de savoir si l'énoncé est légitime pour le sujet étudié ou non. D'un point de vue syntaxe, les énoncés que nous étudions sont recevables, ils sont formés correctement, mais au point de vue sémitique, ils ne veulent pas dire grand chose. Ce qui me pousse à me demander si l'étude de la langue de cette manière ne sert plutôt à la dénaturer plutôt que d'expliquer ce qui fait scientifiquement son cœur, sa source...


Cependant, pour vous rassurer, vous pouvez toujours étudier la thématisation et la focalisation d'un point de vue énonciatif. Et tomber, avec vos collègues, sur des énoncés du type Maître Yoda : "Fight, you will", et passer un quart d'heure à énoncer toutes les propriétés attribuées au personnage et sa façon de se comporter dans ce minuscule énoncé.


dimanche 3 février 2013

Aller et retour ~ un voyage inattendu

Il y a longtemps que je n'ai pas mis ce blog un jour. Par fainéantise, par fatigue, par peur peut-être. Beaucoup de choses ont changé depuis les derniers messages. Beaucoup sont encore en préparation, la plupart me tient à cœur parce qu'ils traitent de sujets qui monopolisent les connaissances que j'ai mis du temps à réunir.

Mais le plus important, outre le fait que j'ai repris les cours, qui sont de plus en plus poussés, c'est l'arrivée dans ma vie de mon compagnon. Solitaire de toujours, je m'étonne moi-même de passer tant de temps avec lui. C'est tout nouveau pour moi, et en même temps assez difficile. Ce doit l'être encore plus pour lui qui n'a pas l'air d'avoir grand monde à qui se confier. 

Je ne sais pas, d'ailleurs, si c'est à cause de moi ou si c'est naturel, mais mon chat, d'ordinaire si agressif envers les hommes, reste souvent collé à lui. C'est étrange, mais ça me fait sourire. Tant mieux. Bien sûr, Hoshi aime bien venir me faire des câlins une fois que Thomas est parti, mais il aime également ronronner sur les genoux de son nouveau maître. 
Nous sommes bien tous les trois, nous nous entendons bien, et malgré quelques moments difficiles pour moi, je ne laisserai ma place pour rien au monde. Nous sommes un jeune couple, nous avons le droit de faire des erreurs. 

Côté Lolita, je suis plus ou moins active. Je sors souvent avec Clafoutea, mais ce n'est pas tout le temps en Lolita. Nous sommes vraiment des amies, pas des "amies loli". Clafoutea est vraiment quelqu'un que j'apprécie beaucoup, qui arrive à faire tant de choses avec ses mains et qui sait rester naturelle. 
J'avoue que je voue une sorte d'admiration à toutes les personnes que je considère comme mes amis. Toutes ces personnes sont différentes de moi et présentent des qualités ou des défauts que je ne possède pas pour la plupart du temps, et sont en quelque sorte plus extraverti que moi dans ces domaines. J'adore mes amis. Même si je ne leur montre pas vraiment. C'est difficile pour les gens introverti d'exprimer leurs sentiments envers les gens qu'ils aiment. Encore plus quand on s'exprime aussi mal que moi. Je bafouille, les mots ne sortent pas comme je le veux, mes phrases n'ont aucun sens, ou encore ne sont aucunement raccordées à la situation d'énonciation (la plupart du temps). D'aucun diront que c'est ce qui fait mon charme, mais j'avoue que parfois, cette situation est fort embarrassante. Enfin, ce n'est pas à 23 ans qu'on viendra me changer.

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Voici quelques photos de l'anniversaire de Chantilly que nous avons fêté chez moi, à Tours (et donc dernier meeting loli en date). La plupart des photos ont été prises par Guillaume, le copain de Hanako.

La table, pleine de victuailles préparées par Chantilly
La traditionnelle photo en extérieur, où j'ai l'air de danser la polka, mais qui reste ma préférée car nous sourions toutes

Distribution des cadeaux