dimanche 19 janvier 2014

De la signalisation, des voitures, et de la sécurité routière

À l'heure où l'on parle de ralentissement de la vitesse de circulation sur le périphérique parisien, personnellement, je me demande s'il ne faudrait pas ralentir le trafic ici, dans la région de Cardiff. Vous croyiez que les parisiens ont eu leur permis dans une pochette surprise pour expliquer la façon dont ils se comportent dans leur propre ville ? Vous n'avez vraiment pas vu les gallois.
Oui, les Gallois sont des Daleks de la conduite.

Ici, la vitesse reste très indéterminée. Je ne vois quasiment pas de panneau indiquant la vitesse. Peut-être un par-ci, par-là, dispersé à une entrée aléatoire de la ville, mais au delà de cela, pas grand chose. J'en ai croisé plusieurs sur la voie rapide, et j'en voie un quand je pars faire mes courses à Saintsbury à la sortie de ville. Les gens roulent donc assez vite. Très vite. Trop vite.
Si en France, on considère que le piéton est roi (à tort, je vous le jure, combien de fois je me suis énervée place Jean Jau' à Tours car un piéton refusait de me laisser passer malgré mon feu vert), ici, il n'en est rien. Si on a le malheur de passer quand le feu passe du rouge à l'orange (si si, je vous le jure), il vaut mieux finir de traverser très rapidement si on ne veut pas finir en paillasson. La voiture est reine, et de toutes façons, si le piéton passe sous les roues, ce n'est pas grave ! Tu ne paieras pas ses frais médicaux puisque ledit piéton a 50% de chance de se faire renverser par un conducteur non-assuré. Oui, je pense que les piétons français devraient en prendre de la graine. Mais les conducteurs gallois devraient conduire plus souvent en France aussi. À quand un échange linguistico-signallétique ?


Cependant, si les limitations restent assez peu présentes, la morphologie des villes est soit-disant étudiée pour laisser circuler le moins de voitures possible. Je dis bien soit-disant car ceci n'a pas empêché la mort d'un piéton avant Noël, qui a traversé Catherine Street (sûrement au mauvais endroit) à Pontypridd, ma ville actuelle. Le malheureux a peut-être oublié qu'à l'heure matinale où il a tenté sa mésaventure, les conducteurs sont pressés d'arriver au bureau, et donc roulent à pleine vitesse même en centre-ville.
Je vois également autant de voitures en centre-ville que dans les villes de province en France. Pas de quoi se vanter d'avoir un centre-ville à 90% piéton, donc.

Néanmoins, si quelqu'un devrait être sacré champion de la conduite ici, plus particulièrement dans les Vallées, c'est bien le conducteur de bus. Souvent en retard, il est pourtant celui qui conduit le mieux par ici. Quelquefois. Il est capable de gérer le bouchon qui part de Trefforest jusqu'à Pontypridd, il peut entamer des virages à 90° en croisant un autre bus. Il peut manœuvrer sans difficulté en plein centre-ville pour laisser passer un car qui, non-habitué à ces rues exiguës, a vu trop court. Il peut forcer son mastodonte à monter une pente à 80% en première sans déranger ses passagers. Bref, ces conducteurs me vendent du rêve avec leur machine. Longue vie à vous, conducteurs de Stagecoach !

Quand les nuages sont plus bas que le sommet des montagnes...

Et vous, prêts à conduire au Royaume-Uni ?

dimanche 12 janvier 2014

Des chats, des chiens, et des fenêtres.

La vie au Pays de Galle est quelque chose de passionnant quand on sait y mettre du sien. Bien sûr, comme partout, l'habitude s'installe, les paysage ne paraissent plus aussi nouveaux qu'avant, les lieux perdent un peu de leur magie, la monotonie prend le dessus sur le curiosité. 

Brecon Beacon et son patchwork de champs

Pour ceux qui me connaissent un peu, vous savez sans doute que j'aime observer avec un regard neuf. Ce qui peut parfois être assez... dérangeant quand je commence à me faire ma propre idée de ce que je voie et ceux que je rencontre. On dit souvent que je suis lunatique. C'est un trait de ma personnalité que je ne peux effacer, que je ne peux atténuer. J'ai grandi comme ça, peut-être sans avoir autant d'amis que mes camarades, mais au moins, j'ai toujours vécu mes relations à fond. 

Mais là n'est pas le sujet. Ici, dans le comté du Rhondda Cynon Taff (prononcez rontha kenon taf en anglais), les choses perdent un peu de leur vivacité au bout d'un certain temps. J'ai donc commencé à étudier les fenêtres. Oui, les fenêtres. 
Les fenêtres au Royaume-Uni sont quand même tout à fait singulières. Il n'y a pas de morceau de bois qui les séparent en deux, elles ne sont composées que d'une vitre ou deux, la deuxième toujours plus petite que la première, au dessus. Et autre chose : elles s'ouvrent principalement vers l'extérieur. On n'y pense pas comme ça, mais c'est assez dérangeant pour un ou une française. Comment expliquer à ses élèves que la fenêtre est un nom féminin car c'est quelque chose qui s'ouvre vers l'intérieur de la maison, historiquement parlant le lieu de la femme ? 
Ces fenêtres, donc, cachent le plus souvent une sorte de banc, qui est en réalité l'épaisseur du mur qui vous protège de l'extérieur. 

Voilà, c'est tout à fait cela.

Autant vous dire que les animaux de compagnie (et ils sont nombreux, ici) s'en donnent à cœur joie quand il s'agit, le matin, quand le soleil commence doucement à réchauffer la terre, les feuilles, et aussi les vitres, à s'allonger derrière ces fenêtres. Certains maîtres, particulièrement attentionnés, ont même disposés des niches derrière ces fenêtres. Ainsi, lorsque je prends le bus le matin, il m'arrive souvent de voir quelques chats et chiens se prélasser aux premiers rayons du jour. 

Alors j'ai décidé de tenir une sorte de journal, de prise de notes sur le nombre d'animaux que je croise. Cela va d'un seul à 6, voire plus. Tout dépend de l'heure, de la position du soleil et surtout, surtout, de l'endroit où je voyage. Il y en a bien plus dans les zones les moins riches de la région que dans celles proches de la capitale. C'est assez étrange... Et ça me rend perplexe. 



Devrais-je m'en inquiéter ?