mercredi 30 juillet 2014

Eastern Tea Party ~ Nancy, mon amour !


 Nancy, ville de l'art Nouveau


J'ai décidé au dernier moment, comme un peu tout en ce moment, d'aller ce mois-ci à la Tea Party organisée par Solène à Hattonchâtel, près de Nancy.

Partie dimanche matin au petit jour, je suis arrivée à la gare de Nancy vers 10h, où ma princesse Yumi, ClafouTea et Maleen sont venues me chercher. A peine le temps de dire bonjour à Charlie, le copain de Yumi, que nous avons pris le chemin de Hattonchâtel qui se trouve à une heure de route. Lenteur, stress, anxiété ont rythmé ce voyage. Le GPS peut parfois être un animal fourbe.



Arrivés sur place, nous découvrons un château un peu décrépit vu de l'extérieur. Nous attendons une petite demi-heure avant de pouvoir entrer et installer un peu la salle. Et là, surprise ! La salle est magnifique, le château extrèmement bien entretenu de l'intérieur. Mais vite, vite ! Pas le temps de souffler, il faut installer ce qu'on a avant que les autres arrivent. Heureusement, Yumi et Maleen ont tout pris en main avant que Solène n'arrive.


Les gâteaux de Chloé
 

Tout était très bon, et le champagne était un délice ! J'en ai rarement bu d'aussi bon. J'ai rencontré et parlé avec plusieurs personnes que j'avais eu l'occasion de rencontrer brièvement lors des événements parisiens. Ca fait vraiment plaisir de pouvoir papoter avec des gens comme Bonbonmaléfique, Luna Salinger ou Mirabelle Bathory. Je me suis beaucoup amusée, mais ce fut néanmoins très court.


Un magasin dans la rue du Tramway
 

Nous avons fait une sorte d'after en retournant à Nancy; et c'est ce moment que j'ai le plus adoré. Cela fait environ un an que je commence doucement à me passioner pour l'Art Nouveau (depuis ma visite au musée Carnavalet) et Nancy regorge de bâtiments de ce style. J'étais aux anges. J'ai beaucoup aimé le son et lumière de la place Stanislas qui décrivait la construction et le développement de la ville.


Mon futur immeuble


Le lendemain, Chloé m'a emmenée revoir la place Stan' pour que je puisse y prendre quelques photos. Nous avons grandement hésité à manger à l'Exelcior, un restaurant décoré Art Nouveau, mais nous avons préféré attendre d'avoir plus d'argent pour y retourner, histoire d'en profiter pleinement. En attendant, je déguste des pastilles de bergamote, mon pêcher mignon.



Détail de la place Stan


Après une visite brève, j'ai repris le train pour Paris avec Ataxie et son copain Flo (même wagon, qui l'eût cru !) où nous avons plus dormi que parlé. Nous étions exténués, et j'avais une semaine complète plus stress pré-event à rattraper. Je regrette de ne pas avoir pu les inviter à boire un verre chez moi, mais ils avaient encore beaucoup de chemin.



Ce fut un week end fatigant, mais je me suis prise d'affection pour Nancy, ville où  je reviendrai certainement !


ma tenue : une jupe Fairy Wish, une blouse et des chaussettes Moi Même Moitié, des accessoires Voriagh et Atelier Pierrot

mardi 8 juillet 2014

Rêve éveillé

Il y a celles et ceux qui récupèrent encore des événements de cette semaine, et il y a les autres. Il y a celles et ceux qui rêvent encore à des temps oubliés...




mardi 29 avril 2014

Aller et retour ~ Llangydir




Un de mes passe-temps depuis que je suis au Pays de Galles, c'est la randonnée. Tous les mois depuis Janvier, je pars dans la nature galloise explorer Brecon, Bute Park, Rhondda Heritage Park. 



C'est une sortie mensuelle organisée par un club dont une des personnes qui s'occupe de moi fait partie. La majorité des participants sont des retraités, ou approchent la soixantaine, mais la plupart d'entre eux sont des immigrés, des anglais ou des irlandais qui sont venus s'installer il y a plus de vingt ans dans la région. Quelques uns sont pourtant Gallois, et prennent plaisir à nous expliquer pourquoi, par exemple, les granges ont des meurtrières en guise de fenêtre (pour surveiller les lignes anglaises en cas d'invasion). 

Notre dernière randonnée ne s'est pas déroulée en pleine nature, comme la fois où nous avons grimpé les pâturages pour observer les montagnes galloises, mais le long d'un canal dérivé de la rivière Usk (oui, celle qui a donné son nom au Whiskey). Le paysage était bien plus maîtrisé par l'homme, la nature n'étant présente que partiellement sauvage. Ce n'est pas ce qui m'enchante le plus, mais l'atmosphère qui régnait le long du canal était suffisante pour me laisser apprécier la marche. 

Voici quelques photos, afin de vous laisser apprécier le paysage tel que je l'ai vu.

Ledit canal

Nous avons traversé plusieurs champs de moutons

Un des obstacles



vendredi 11 avril 2014

Un week end enchanté

Il est vrai que je n'écris pas beaucoup. Cela vient peut-être du fait que plus le temps passe, plus mon cerveau fonctionne en anglais plutôt qu'en Français. Il m'est d'ailleurs devenu plus facile de répondre à mes collègues du département français en anglais qu'en français, à leur grand dam. Que voulez-vous, I like to show off !
Je ne peux plus vraiment faire des phrases complexes en français. J'ai automatiquement une version plus simple et qui englobe parfaitement ce que je veux dire en anglais. Ce qui ne pose aucun problème quand je parle aux adultes ou à mes élèves de terminales, puisqu'ils sont assez bons en français pour me comprendre. 
Heureusement, toutes mes amies parlent anglais, donc c'est déjà plus facile !

Bien avant ce séjour à Londres, je me préparais à ce que j'allais vivre. En réfléchissant à ma tenue, par exemple. En essayant (vainement) de manger plus sainement. La tentation est partout. J'étais donc partie sur la signification d'enchanted, et j'ai fini par vouloir faire quelque chose en rapport avec la nature. Ma tenue finale ne s'est pas vraiment révélée mori (mais plutôt lolita), mais elle comportait des couleurs naturelles et pâles, parfaitement dans l'esprit de ce que je voulais faire passer. J'ai donc fini par porter ma robe beige Innocent World, brodée de roses marron, une chemise blanche transparente à la dentelle à fleurs, un bandeau de fleur beige dans les cheveux, des collants blancs et des Vivienne Westwood blanches, accessoirisés avec un collier, un bracelet et des boucles d'oreilles or et vert pâle (de ce côté, ce n'était pas très réussi, bien que peu et donc parfait pour moi). 
Je voulais profiter du premier événement pour lequel je n'étais pas staff afin de transmettre ce que je ressens à propos du lolita, ce que je suis, ce que je pense, comment je me comporte. Je suis quelqu'un qui fonctionne beaucoup selon les sentiments des autres, et je voulais faire partager ma douceur et ma gentillesse par mon style et mes habits.


Cette tenue, pour moi, reste la seule que j'ai entièrement réussie.

Ce fut un immense soulagement, une joie intense de revoir Rehem, Clafoutea, Hanako, Dieu-ly et Lempicka, et une grande surprise de faire la connaissance de Heiwa. J'ai vraiment pleuré quand Camille est arrivée de l'Eurostar, sans pouvoir me retenir comme je l'ai fait pour Hana et Chloé. On dira que la fatigue a aidé, mais c'est aussi la façon la plus pure que j'ai de montrer mes sentiments. Vous m'aviez manqué, et vous me manquez déjà. Nous avons plus ou moins passé l'après midi ensemble, vaquant chacune à nos occupations. 

Nous. (la photo est de Rehem)

J'ai passé un très bon après-midi, bien que fatiguée. Comme j'ai été staff de diverses conventions pendant trois ans, j'ai remarqué plusieurs choses qui méritaient d'être mieux encadrées (ce stand de seconde-main, par exemple, où Rehem a bien cru qu'elle s'était faite voler une jupe), mais la diversité des activités proposées m'a comblée. Je n'ai pas participé à tout (et j'ai été très déçue de voir que le Q&A ne retenait l'attention de personne). J'ai été très déçue du comportement de certaines françaises, également. Nous étions en petit nombre, mais nous nous retrouvions toujours, et les bribes de conversations que j'entendais parfois me hérissaient le poil. Ne me demandez pas de détails, je n'en parlerai pas.  

J'ai pu aussi revoir mes chéries de Cardiff, Bryony et Frankie. 


I love you girls. You both mean so much to me, you don't even know how much I owe you for accepting me and hanging out with me. You showed me kindness when I was feeling excluded from everything. I will really miss you when I go back to France. Et Mini-Mo, une des personnes qui m'a le plus marquée lors du dernier meeting lolita à Bath.

La soirée s'est un peu mal terminée pour nous, à cause de cette histoire de vol qui était en fait une perte due à un petit problème d'organisation. Nous avons fini dans un restau -cher- derrière notre auberge de jeunesse, où le serveur nous a arnaqué. A la suite d'une douche TRÈS froide, nous nous sommes accordées une nuit de sommeil bien méritée. 

Ladite auberge, une sorte de couvent face à la cathédrale Saint Paul

Le lendemain, nous nous sommes séparées puisque certaines d'entre nous sont allées à la Tea Party de l'événement. Je n'avais pas pris de ticket, je suis donc allée visiter Londres avec Clafou, Lempicka et Rehem, histoire d'avoir un avant-goût ce que j'allais faire avec mes parents deux semaines plus tard. Nous sommes donc allées voir les ruines d'une vieille chapelle, située à Idol Lane/street. 


Elle a été transformée en jardin à la suite des bombardements de Londres. Une atmosphère étrange émane de certains endroits, notamment le seuil des portes/couloirs, mais l'ancienne nef reste tout de même un havre de paix.

Architecture gothique, mon amour...

Ce vert, couvrant les murs, était tout simplement magnifique.

Un autre chemin vers le calme.

Nous avons donc ensuite vu The Tower of London, sans y rentrer, puis nous avons pris le métro pour aller déjeuner à Camden. J'ai bien aimé cette partie de la ville, un peu festival d'Aurillac, un peu punk. Je ne me sentais pas tellement en sécurité, mais c'était vivant, c'était... chaud ! Bien que la plupart des gens parlent français (surtout les vendeuses, qui te regardent bizarrement quand elles captent que tu regardes les étiquettes des vêtements qui viennent de Taobao). 
Il y avait certaines boutiques, donc une boutique de tarot, qui me faisaient de l'œil, mais ma timidité m'a un peu empêché de me séparer du groupe pour aller voir... Je laisserai cette partie du Royaume-Uni être exploitée par Manon et Vivien, lors d'une future aventure comme celle que nous avions vécue l'été dernier en Auvergne. Qui sait, un jour peut-être réussiront-ils à me convertir au mouvement néo-druidique qui s'approche tellement de mes croyances.

Voici mes achats, neufs et donc très importants pour moi puisqu'ils sont les premiers. Ce sont des objets qui m'ont fait de l'oeil lors de l'événement de Lemington Austen & the Abbey, et j'ai donc craqué. Totalement.


Une jupe et des collants Fairy Wish, très caractéristiques de la talentueuse Alice Kobayashi (ancienne designer chez Moi-Même-Moitié)


Des wristcuffs blancs Atelier Pierrot




dimanche 19 janvier 2014

De la signalisation, des voitures, et de la sécurité routière

À l'heure où l'on parle de ralentissement de la vitesse de circulation sur le périphérique parisien, personnellement, je me demande s'il ne faudrait pas ralentir le trafic ici, dans la région de Cardiff. Vous croyiez que les parisiens ont eu leur permis dans une pochette surprise pour expliquer la façon dont ils se comportent dans leur propre ville ? Vous n'avez vraiment pas vu les gallois.
Oui, les Gallois sont des Daleks de la conduite.

Ici, la vitesse reste très indéterminée. Je ne vois quasiment pas de panneau indiquant la vitesse. Peut-être un par-ci, par-là, dispersé à une entrée aléatoire de la ville, mais au delà de cela, pas grand chose. J'en ai croisé plusieurs sur la voie rapide, et j'en voie un quand je pars faire mes courses à Saintsbury à la sortie de ville. Les gens roulent donc assez vite. Très vite. Trop vite.
Si en France, on considère que le piéton est roi (à tort, je vous le jure, combien de fois je me suis énervée place Jean Jau' à Tours car un piéton refusait de me laisser passer malgré mon feu vert), ici, il n'en est rien. Si on a le malheur de passer quand le feu passe du rouge à l'orange (si si, je vous le jure), il vaut mieux finir de traverser très rapidement si on ne veut pas finir en paillasson. La voiture est reine, et de toutes façons, si le piéton passe sous les roues, ce n'est pas grave ! Tu ne paieras pas ses frais médicaux puisque ledit piéton a 50% de chance de se faire renverser par un conducteur non-assuré. Oui, je pense que les piétons français devraient en prendre de la graine. Mais les conducteurs gallois devraient conduire plus souvent en France aussi. À quand un échange linguistico-signallétique ?


Cependant, si les limitations restent assez peu présentes, la morphologie des villes est soit-disant étudiée pour laisser circuler le moins de voitures possible. Je dis bien soit-disant car ceci n'a pas empêché la mort d'un piéton avant Noël, qui a traversé Catherine Street (sûrement au mauvais endroit) à Pontypridd, ma ville actuelle. Le malheureux a peut-être oublié qu'à l'heure matinale où il a tenté sa mésaventure, les conducteurs sont pressés d'arriver au bureau, et donc roulent à pleine vitesse même en centre-ville.
Je vois également autant de voitures en centre-ville que dans les villes de province en France. Pas de quoi se vanter d'avoir un centre-ville à 90% piéton, donc.

Néanmoins, si quelqu'un devrait être sacré champion de la conduite ici, plus particulièrement dans les Vallées, c'est bien le conducteur de bus. Souvent en retard, il est pourtant celui qui conduit le mieux par ici. Quelquefois. Il est capable de gérer le bouchon qui part de Trefforest jusqu'à Pontypridd, il peut entamer des virages à 90° en croisant un autre bus. Il peut manœuvrer sans difficulté en plein centre-ville pour laisser passer un car qui, non-habitué à ces rues exiguës, a vu trop court. Il peut forcer son mastodonte à monter une pente à 80% en première sans déranger ses passagers. Bref, ces conducteurs me vendent du rêve avec leur machine. Longue vie à vous, conducteurs de Stagecoach !

Quand les nuages sont plus bas que le sommet des montagnes...

Et vous, prêts à conduire au Royaume-Uni ?

dimanche 12 janvier 2014

Des chats, des chiens, et des fenêtres.

La vie au Pays de Galle est quelque chose de passionnant quand on sait y mettre du sien. Bien sûr, comme partout, l'habitude s'installe, les paysage ne paraissent plus aussi nouveaux qu'avant, les lieux perdent un peu de leur magie, la monotonie prend le dessus sur le curiosité. 

Brecon Beacon et son patchwork de champs

Pour ceux qui me connaissent un peu, vous savez sans doute que j'aime observer avec un regard neuf. Ce qui peut parfois être assez... dérangeant quand je commence à me faire ma propre idée de ce que je voie et ceux que je rencontre. On dit souvent que je suis lunatique. C'est un trait de ma personnalité que je ne peux effacer, que je ne peux atténuer. J'ai grandi comme ça, peut-être sans avoir autant d'amis que mes camarades, mais au moins, j'ai toujours vécu mes relations à fond. 

Mais là n'est pas le sujet. Ici, dans le comté du Rhondda Cynon Taff (prononcez rontha kenon taf en anglais), les choses perdent un peu de leur vivacité au bout d'un certain temps. J'ai donc commencé à étudier les fenêtres. Oui, les fenêtres. 
Les fenêtres au Royaume-Uni sont quand même tout à fait singulières. Il n'y a pas de morceau de bois qui les séparent en deux, elles ne sont composées que d'une vitre ou deux, la deuxième toujours plus petite que la première, au dessus. Et autre chose : elles s'ouvrent principalement vers l'extérieur. On n'y pense pas comme ça, mais c'est assez dérangeant pour un ou une française. Comment expliquer à ses élèves que la fenêtre est un nom féminin car c'est quelque chose qui s'ouvre vers l'intérieur de la maison, historiquement parlant le lieu de la femme ? 
Ces fenêtres, donc, cachent le plus souvent une sorte de banc, qui est en réalité l'épaisseur du mur qui vous protège de l'extérieur. 

Voilà, c'est tout à fait cela.

Autant vous dire que les animaux de compagnie (et ils sont nombreux, ici) s'en donnent à cœur joie quand il s'agit, le matin, quand le soleil commence doucement à réchauffer la terre, les feuilles, et aussi les vitres, à s'allonger derrière ces fenêtres. Certains maîtres, particulièrement attentionnés, ont même disposés des niches derrière ces fenêtres. Ainsi, lorsque je prends le bus le matin, il m'arrive souvent de voir quelques chats et chiens se prélasser aux premiers rayons du jour. 

Alors j'ai décidé de tenir une sorte de journal, de prise de notes sur le nombre d'animaux que je croise. Cela va d'un seul à 6, voire plus. Tout dépend de l'heure, de la position du soleil et surtout, surtout, de l'endroit où je voyage. Il y en a bien plus dans les zones les moins riches de la région que dans celles proches de la capitale. C'est assez étrange... Et ça me rend perplexe. 



Devrais-je m'en inquiéter ?

lundi 30 septembre 2013

Pays de Galle, premier jour !

 
 
 Dès les premières marches de la plate-forme d'embarquement, les larmes commencent à me monter aux yeux. Je n'ai pas eu le temps de dire au revoir à tous mes amis, et je ressens déjà un grand vide à l'idée de ne les revoir que dans un an. Ma famille me manque aussi. La peur s'installe doucement en moi, monte tel un serpent, sinueuse, et je laisse le stress m'envahir. J'appelle une dernière fois ma mère et ma sœur pour leur dire que je les aime et que je pense fort à elles. C'est une chose que j'ai toujours fait, m'assurer que ma famille va bien quand je ne me sens pas en sécurité. Je suppose que c'est une manière comme une autre de faire valoir mon instinct de protection envers les gens que je chéris, surtout depuis l'accident de ma sœur.

 Le train part, et j'observe les gens autour de moi : des anglais pour la plupart, un peu de touristes français et canadiens. Des hommes d'affaire surtout. Je ne me sens pas vraiment à ma place, mais m'occupe comme je peux. Les deux heures et demi passent en fin de compte assez vite, mais plus je prends l'eurostar, plus je trouve que le trajet sous le tunnel s'allonge. Un début de claustrophobie ? 

Nous arrivons avec dix minutes de retard sur l'heure prévue, au lieu des 20 à 50 annoncées en France. Je prends mon ticket de métro, je me dirige vers le quai, et l'aventure commence ! Je n'avais jamais pris le métro londonien auparavant. C'est assez étrange, je n'aurais jamais pensé que l'underground était l'équivalent du RER français. En tout cas, dans cette ligne, les gens sont calmes, et c'est très agréables. 

Arrivée à Paddington, je me dirige vers le quai avec quelques difficultés. La gare est immense et le quai du métro est à l'extrémité de la gare. Dès que je sors, j'aperçois un paysage tout à fait différent de Saint Pancras, où je suis arrivée, très industriel, « moderne » donc gris et moche mais espacé. J'ai à peine le temps de prendre mon ticket qu'il est déjà 11h45, il est temps de prendre mon train pour Cardiff Central. Le train de ligne Ouest s'apparente à un TER français, mais en plus délabré. On se plaint souvent de la qualité de service chez la SNCF, mais prenez un train anglais et vous verrez, vous relativiserez. Je me suis assise à côté d'une femme d'affaire de Newport qui m'explique gentiment que mon train arrivera à 13h45 à Cardiff. Je m'occupe, je commence Pokemon Noir 2. Les gens sont très bruyants dans le train. Malgré les annonces, ils n'hésitent pas à passer leurs coups de téléphone dans la rame et non dans les espaces entre les wagons. Cet épisode me rappelle Paris, étrangement.

 Je n'ai pas vraiment vu le trajet passer. J’emmagasine la fatigue depuis quelques semaines. Il faut dire qu'organiser un déménagement d'un an à l'étranger, tout ça en étant prévenue deux semaines avant le début de son contrat de travail, n'est pas une mince affaire. J'arrive à Cardiff à l'heure prévue, et me dépêche de trouver une machine à ticket pour payer mon trajet jusqu'à Pontypridd (prononcer Pontypriff), et un agent m'explique le trajet et me vend un ticket. Dans la gare, comme dans toutes les gares welsh, les instructions, les panneaux et autres insignes sont d'abord indiqués en gallois, puis en anglais. C'est un peu comme en Bretagne. 20Min après, donc 14h30, j'arrive à Pontypridd où je m'accorde un lunch tardif mais mérité. Des choux fleurs à la crème avec brocolis et salade à côté. Je fonds et mange tout en moins de dix minutes, alors que j'ai rendez-vous à 16h.

 J'en profite pour me reposer un peu avant de tenter de comprendre tout ce que me dira ma future propriétaire. Les gens à Pontypridd sont à deux extrêmes différents. D'un côté, il y a une population de personnes âgées assez impressionnante, de l'autre, il y a beaucoup de jeunes mamans. Je n'ai jamais vu autant de bébés en une journée que celle de jeudi dernier. Et quand ils ne sont pas avec leur mère, ils sont avec leur père. C'est à me rendre mal à l'aise. Les bâtiments sont assez étranges, entre le strasbourgeois et la maison bretonne colorée. Je n'arrive pas tellement à décrire l'architecture. Je ne pense pas être encore bien habituée. Il règne ici une atmosphère étrange.

 Christiana, ma colocataire allemande, m'a dit qu'il y avait une mine de charbon dans la ville auparavant, et que l'eau de la rivière Taff était noire avant qu'ils arrêtent de l'exploiter. Je compte me renseigner un peu plus quand je serai mieux installée. A 16h10, la responsable du département français vient me chercher à la gare pour me conduire à ma nouvelle maison. Elle est à 20min à pied du centre-ville, 5min en voiture quand il n'y a pas de bouchons. C'est une maison grise, un peu vieille mais qui possède un certain charme, meublée années 60. Une forte odeur de renfermé s'échappe de la moquette, des murs, des fauteuils, que j'essaie de faire partir depuis que je suis arrivée. Joy, ma proprio, me fait visiter le rez de chaussé avec deux chambre, et le premier. J'ai choisi la chambre en L, qui se trouve à l'autre bout de celle de Christiana. J'entends moins le bruit des voitures qu'au rez de chaussée, et c'est parfait. J'ai des draps, des couettes, des serviettes à volonté. Et le plus important : je peux m'installer tout de suite.

 Pour quelqu'un d'aussi anxieux que moi, qui ne savait pas où dormir le soir, c'est un soulagement. Je suis presque tentée de serrer tout le monde dans mes bras tellement je suis soulagée. On m'explique vite-fait comment fonctionne l'électricité, le gaz. Il s'agit de cartes qu'il faut aller recharger au bureau de poste (que je n'ai pas encore trouvé). C'est bon ! Je peux m'installer !! Je suis chez moi !!!

 Après avoir vidé mon sac à dos, Christiana m'accompagne au supermarché où je fais le plein de produits frais. J'ai décidé de me prendre en main, vu le résultat de mes dernières analyses. Je n'ai pas envie de finir diabétique. Epuisée, je rentre et m'endors vers 22h, heure anglaise, après une longue journée.